La Cité Universitaire de Genève s’apprête à se voir livrer un nouveau bâtiment d’habitation, comprenant 8 étages et plusieurs dizaines d’appartements d’étudiants. D’une architecture très épurée, celui-ci met en valeur les matériaux bruts – le béton lisse et le verre principalement. La finalisation de ce nouvel édifice sera suivie de près par l’excavation d’un espace commun de circulation entre les 4 bâtiments de la cité, espace que les maîtres d’œuvre souhaitent voir fonctionner comme un lieu d’échange et de détente. Squash, salle de musique, sauna et bien d’autres installations de détente y sont prévus. La signalétique devra donc orienter le grand public et surtout les étudiants d’une centaine de nationalités.
Afin de respecter la pureté architecturale tout en suivant une volonté d’humanisation, le choix initial s’est porté vers des formes et des matériaux bruts organiques. Plusieurs options ont été imaginées, permettant de jouer sur des plans différents et faire ainsi ressortir l’orientation principale en reléguant les informations complémentaires à même le mur.
Le concept retenu pour le plan d’orientation apparente chaque bâtiment à un disque, relié aux autres par un disque plus grand représentant l’important foyer de distribution. La forme asymétrique et courbe issue de cette combinaison évoque l’effervescence, l’ébullition intellectuelle et les échanges entre les espaces et les cultures, collant ainsi au plus près aux valeurs de la cité.
Les premiers concepts développés prévoient la mise en place de deux plans superposés. Les éléments d’orientation principaux sont prévus pour être imprimés en direct sur des panneaux de bois ; un second plan de motifs décoratifs ou d’informations secondaires en découpes autocollantes monochromes est imaginé, pour créer de la profondeur et ainsi égayer l’espace de circulation. Des totems d’orientation sont destinés au centre de l’espace de connexion.
Pour gagner en sobriété, ces options sont écartées au profit d’un troisième concept plus simple, basé uniquement sur des découpes autocollantes à même le mur. Ces formes, plus grandes et complexes dans les espaces communs, deviennent de simples pastilles rondes dans les ailes résidentielles: grandes et vives dans les allées, plus petites et estompées pour numéroter les appartements et les chambres. Les contrastes sont ainsi étudiés pour être de moins en moins envahissants à mesure que l’on s’approche de la sphère privée. Les tons de gris préservent l’épuration du béton et des matériaux bruts de l’architecture.
La Tisa, une police de caractères aux empattements généreux et curvilignes est soigneusement sélectionnée pour composer les quelques rares textes et la numérotation des espaces, mais le gros du travail réside dans la création d’une trentaine de pictogrammes originaux détaillant tous les services disponibles en s’affranchissant des problèmes linguistiques. Leur style est affiné pour s’harmoniser parfaitement avec celui de la police.
Un conséquent travail de relevé et de test permet ensuite de déterminer la surface et la logique de positionnement des supports. Des plaques de verre verticales sont produites pour accueillir les plans d’orientation au sous-sol. Enfin, les supports sont produits et posés d’abord dans le nouveau bâtiment d’habitation, puis dans le cœur du complexe en sous-sol, au fur et à mesure de leur livraison.
Comme évoqué, l’ensemble de l’orientation se décline en découpes autocollantes à même le mur béton, le mur crépi, le métal laqué ou le verre. Des totems de verre accueillent donc les plans d’orientation. Le mur des donateurs s’ornent des portraits souriants des étudiants volontaires. De grandes découpes reprenant le plan symbolique guident les visiteurs vers les services dans les espaces de distribution. Les bâtiments et allées sont numérotés au moyen de grandes pastilles contrastées, les étages et appartement de disques plus discrets. Les portes de services sont par la suite adaptées au concept déployé.